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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/48

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tableau du monde idéal, des poëtes persans et des prêtres de la Mecque. À sa voix les génies sortaient du sein des mers ou descendaient du ciel ; les amans séparés, franchissaient l’espace immense et se trouvaient, tout-à-coup, réunis à l’extrémité du monde. Mahomet multipliait pour ses fidèles les moyens de salut et les sources du bonheur.

Laurette ainsi conduite dans le sein d’un monde nouveau, transportée dans le mahométisme par les génies protecteurs, par l’amour, toujours si puissant sur le cœur des femmes, ne savait plus que croire ni de la vie actuelle, ni de la vie à venir. Les miracles du christianisme se mêlaient dans sa mémoire aux faux prodiges du fourbe de la Mecque ; Mahomet et Jésus-Christ l’occupaient tour-à-tour ; et, par un bizarre effet de son inexpérience, elle puisait dans les raisonnemens du moine en faveur de la véritable religion des argumens favo-