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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/49

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rables au culte des faux dieux. Elle errait incertaine entre Baal et Jehovah.

Son esprit flottait, mais son cœur s’était fixé pour toujours, il avait oublié le moine et ses leçons. Il dédaignait les deux Maures, avides comme elle des récits de l’Arabe, et cherchant à lui plaire comme lui. Soins inutiles, ni souvenir pour le moine, ni regard pour les Africains ! L’Arabe aussi n’était plus libre. Errant sur la terre, il avait rêvé l’amour sans jamais le connaître. Son âme tendre s’occupa de tout avec tendresse. Il aima vivement sa gazelle, il chanta Léïla comme la chantait le poëte de la tribu, il soupira pour la sœur du calife avec toute l’ardeur de Giaffard, il sentit pour le prophète tous les transports d’un cœur dévoué ; il voit Laurette ! l’amante du poëte et la sœur du calife, et sa gazelle et Mahomet sont encore dans sa mémoire et ne sont plus dans son cœur. Ses vains sentimens s’é-