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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/60

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mais l’Africain, cessant de craindre, frappe Kaboul, dont le sang coule ; Laurette avait heureusement dérangé le glaive du Barbare, Kaboul le perce d’un coup plus sûr : l’Africain tombe près de son camarade.

Les flots de leur sang se mêlèrent ; leurs soupirs se confondirent : ils moururent ensemble.

Cependant Kaboul était lui-même tombé non loin de ses rivaux, et, croyant mourir, il implorait le prophète pour cette pauvre chrétienne, dont les yeux étaient fermés à la lumière céleste ; il lui demandait un double miracle pour éclairer son âme et finir son malheur ; et Laurette, en suçant sa plaie et la serrant avec les morceaux de sa robe déchirée, priait la bonne Marie et le doux Jésus d’illuminer l’idolâtre et de ranimer ses forces épuisées. Ses enfans, oubliés pour l’Arabe, jetaient des cris aigus ; elle les déposa près de lui, se remit à ge-