Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/65

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l’Europe ? Qu’y vas-tu chercher ? Ici la perfidie et le parjure n’abuseront point ton âme bienveillante ; les faux sermens et les pleurs mensongers ne te feront pas répandre des larmes véritables : ici, ta vie est à toi. La solitude t’effraie-t elle ? Dans le monde, l’homme de bien est solitaire, et ne jouit point du repos du désert. Il est seul, car il n’a pas un ami sincère ; il n’est pas seul, car les traîtres l’entourent. Les rugissemens des animaux féroces t’auraient-ils épouvantée ? Ah ! redoute plutôt les douces paroles des amis perfides : les méchans cherchent l’homme, mais l’animal sauvage fuit devant ses pas. Reste donc, source de ma vie, lumière de mes yeux ! reste dans cette solitude ; restes-y près de ton fidèle esclave, pour son bonheur et pour le tien. Le prophète nous a conduits dans ces lieux charmans, aux bords de cette onde intarissable, sous le feuillage de ces palmiers d’où