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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/66

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tombe la datte sucrée ; il nous y a conduits pour m’inspirer d’y passer ma vie à m’occuper de toi.

Il disait, et la pressait dans ses bras : elle ne voyait encore en lui qu’un être faible et malheureux ; mais l’amour s’empare de tous les sentimens, il avait remis son arc entre les mains de la pitié.

Ils étaient seuls, et dans le désert ; seuls, près d’une source au doux murmure, sous le feuillage, asile des zéphirs ; les sables arides et leur immense nudité les entouraient ; le Monde finissait où finissaient leurs regards : ils étaient seuls, et ils s’aimaient.

Le murmure de la source, le bruissement du feuillage, l’ombre qui descendait des palmiers, ombre si douce sous un ciel de feu ! tout contribuait au charme de ces heureux momens, tout semblait lui répéter les discours de Kaboul : Reste dans ces déserts ; quelle erreur t’entraîne vers l’Europe ? et son cœur