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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/68

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la terre soumise à tes lois, et prêtes aux Croyans l’appui de ta voix puissante, tu permis plusieurs femmes, mais tu conseillas d’en prendre une seule ; je t’obéirai. Jamais d’autre ne sentira battre mon cœur, jamais une autre ne partagera mon amour. Tes prêtres ne peuvent inscrire mes sermens sur leurs livres sacrés ; mais écris-les toi-même sur les pages du Koran céleste : je m’unis à cette chrétienne à jamais ; je me rends le père de ses enfans ; je ne vivrai plus que pour elle, et pour eux et pour toi !

Sa voix était majestueuse, son front s’était empreint d’une beauté surnaturelle ; les deux orphelins semblaient, par de plus vives caresses, l’accepter pour père ; les yeux de Laurette brillaient, comme les siens, de la plus vive flamme ; mais tout-à-coup, chargés de pleurs, ils annoncèrent son désespoir. Je suis perdue ! tu m’as perdue !… s’écria--