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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/70

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des dévots ; j’étais sans expérience, j’ignorais le bien et le mal ; il m’apprit à les connaître : tu vois par ces deux pauvres innocens qu’il est permis à une chrétienne de livrer son corps au malin ; mais elle doit lui dérober son âme. Hélas ! dans tes bras j’ai tout oublié ; maîtrisée par un sentiment nouveau, j’ai oublié les leçons du bon moine, et loin d’avoir la force de t’ôter la vie, comme il est écrit, je n’ai pas même eu celle de chercher la gloire céleste, et je suis perdue, perdue à jamais !!!…

Ainsi, la pécheresse déplorait son crime. Elle en eût obtenu la rémission, en faisant pénitence, en récitant des patenôtres, des ave ; en combattant le démon avec l’arme du chapelet ; surtout en donnant son argent aux prêtres, afin qu’ils fissent brûler, jour et nuit, une lampe dans la chapelle de Madeleine ou de Marie ; mais son amour lui ôta la mémoire de la théologie ; l’Arabe