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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/75

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CHAPITRE XXI.

Suite. — Le Croisé.


Le fils de Kaboul avait déjà plus d’une année quand ils apprirent les succès de l’armée européenne sous les murs de la cité sainte. L’espoir de retrouver son père fit remonter Laurette sur le dromadaire voyageur ; les amans partirent de nouveau, et arrivèrent dans les champs de Jérusalem, où ils rencontrèrent un malheureux Croisé.

Ses vêtemens étaient en lambeaux ; son visage était creusé par la faim. Il lui restait seulement, de sa gloire passée, un poignard, un chapelet, une gourde merveilleuse, et un cœur brûlant de l’amour de Dieu. Il cheminait vers Sion, mendiant son pain auprès des fidèles, l’enlevant de force aux Sarrazins, et priant