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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/81

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du prince. Mon substitut m’a chassé : le coquin s’est mis à ma place ; c’est un fat ignorant, mais il est plein de zèle, et je suis forcé d’en convenir ; il ira loin, si l’on ne le pend pas en route.

Chassé par un ingrat, je suis venu gagner les indulgences, et j’ai trouvé le moyen de m’assurer tout d’un coup la vie éternelle par une action toute chrétienne. — Mon frère, ne pourrais-je savoir quel est ce moyen de salut ! Le Croisé la regarde avec des yeux étincelans, tire à demi le poignard caché dans son sein, le cache de nouveau, et d’une voix frémissante, lui dit : Vous le saurez, ma sœur !… Ils arrivèrent près du camp des chrétiens.

Cependant le moine et l’Iman, après avoir dépouillé les chevaliers et les nonnes des richesses enlevées aux églises d’Antioche, galoppaient vers Jérusalem ; les chevaliers dépouillés et les nonnes, ayant conquis des vêtemens sur les in-