Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/105

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conception de l’Éternel ! il eût créé cet être si supérieur à tous les êtres pour lui faire le destin d’un ciron ! À quoi bon, en ce cas, cet esprit vaste qui s’élève jusqu’à Dieu, cette âme insatiable de bonheur et d’espérance ? Le regard de l’homme mesure le soleil, et le ver rampant sous la terre, inconnu du jour, serait égal à nous ! Si nous sommes d’une nature supérieure, est-ce par le corps ? Touchez ; voilà les corps des hommes d’autrefois : de combien les croyez-vous supérieurs aux vers ? Qu’est-ce donc qui nous élève au-dessus de ces vils animaux ? C’est l’âme : l’âme est à Dieu dont elle est émanée, comme le corps à la terre dont il fut tiré. Quand la vie terrestre abandonne l’être créé, la séparation des deux natures se fait, le corps retombe sur la terre et devient terre, l’âme retourne à Dieu. Elle est immortelle comme il est immortel. Votre philosophe, qui me défiait de lui