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deux mains la lance chevaleresque, après avoir enfermé ses longues tresses de cheveux dans un casque héroïque, et se trouvant, ainsi accoutrée, une mine charmante, elle eut la fantaisie d’aller à la quête des nouvelles de son amant, et des dames infidèles ; car, elle se proposa de troubler aussi le repos des ménages.

L’archevêque Turpin rapporte que, de son temps, toutes les femmes auraient voulu se faire hommes, et cela, même les prudes qui criaient le plus contre les amans volages, pour voler de belle en belle, ou, comme dit le saint Chroniqueur, pour courir la picorée ; c’est l’expression dont il se sert, et dont je n’aurais jamais osé me servir, moi profane ; il est vrai que les belles d’aujourd’hui seraient toutes fidèles, si elles devenaient hommes ; fidèles autant qu’elles le sont comme femmes ; car il faut que justice soit rendue, n’en déplaise aux malins.