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tous les climats, j’ai écouté les sages et les législateurs.

Tout ce qui n’a pas été d’accord avec mon cœur, et qui s’est trouvé en opposition avec ma raison, je l’ai rejeté comme faux, et sans hésiter. Je n’ai pas dit au-dessus de ma raison parce que, nécessairement bornée comme ma nature, elle ne peut m’expliquer tout ce qui est. J’ai jugé de son ignorance en l’interrogeant sur moi-même ; elle n’a pu me dire ni comment j’existe, ni me dévoiler le secret ressort qui me fait mouvoir. J’ai donc admis tel dogme que ma raison ni mon esprit n’ont pas conçu, si mon cœur me l’a démontré, l’a accepté, et s’il n’a pas été une création intermédiaire ; car, je le répète, je ne reconnais point de création successive en morale, pas plus que dans le monde matériel : tout fut complet dès le premier jour.

Ainsi, par exemple, il est des dogmes