Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/10

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voir dans ses bras ; mais l’ombre disparait tout-à-coup ; Gabrielle la cherche et l’appelle : un cri glapissant, un bruit ténébreux, s’élèvent encore du fond des tombeaux ; l’ombre de Florestan reparaît, s’élève et s’étend depuis le séjour souterrain jusqu’aux combles de l’église ; cette ombre terrible plane sur Gabrielle ; l’épouvante et la mort pressent les pas de cette amante, jadis si courageuse, et qui, maintenant, loin d’appeler l’ombre de celui qu’elle aime, la redoute et la fuit, elle court ; elle vole… Déjà l’air extérieur frappe son visage, elle aperçoit la campagne, le ciel et la liberté ; elle s’élance sur le seuil… Mais les portes de l’église s’ébranlent, tournent sur leurs gonds, crient ; et, comme poussées par les vents de l’orage, s’avancent impétueusement l’une vers l’autre, s’unissent, renversent dans l’église Gabrielle, à peine arrivée sur le seuil, et ferment toute issue à ses pas. Ga-