Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/9

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vers une crevasse des murs de l’église, dans les ténèbres, et portait le vague de sa lumière vaporeuse dans l’enceinte reculée, au-dessous de laquelle dormaient les aïeux de Florestan. Gabrielle avait inutilement attendu le signe protecteur qu’elle espérait de la Vierge ; le silence de la mère de Dieu la confirma dans ses tristes pensées, et désespérée, elle se levait pour aller pleurer ailleurs, quand au bruit de ses pas, un cri sinistre se fait entendre, elle s’arrête, un bruit lugubre répond à ce cri ; elle regarde vers les tombes des comtes de Lansac, d’où ce bruit s’était élevé, et d’où part un nouveau cri plus sinistre encore ; ses yeux épouvantés voient une ombre gémissante, elle s’élève du fond de la tombe… C’est Florestan qui m’appelle, s’écrie la malheureuse amante, Florestan n’est plus !… Son ombre m’annonce et sa mort et la mienne !… Elle s’élance pour la rece-