Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/11

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brielle tombe, et soit frayeur, soit la douleur du coup qu’elle vient de recevoir, elle tombe évanouie.

À son réveil elle entend le premier chant du rossignol, il chantait sur un figuier aux larges feuilles, semé par les vents, ou les oiseaux, dans le vieux mur de l’église : ce figuier s’élevait devant la fenêtre, et les vitraux brisés par ses branches laissaient pénétrer dans le temple la voix brillante du fils du printemps ; elle disait ses amours et son bonheur ; et Gabrielle, dont les idées confuses n’étaient pourtant que peine et tristesse, écoutait avec ravissement ce chant mélodieux et suave ; il pénétrait son cœur, il calmait son âme agitée, il étonnait sa mémoire indécise ; elle n’osait remuer dans la crainte de dissiper une douce illusion ; il lui semblait être dans le bosquet où jadis son oreille écoutait à la fois et le bruit des feuilles qui lui révélaient les pas de son