Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/12

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amant, et le chant des oiseaux qui charmaient sa solitude amoureuse ; elle crut qu’il allait venir encore… Quel réveil… après une nuit d’orage ! et qu’est-ce que l’homme, puisque d’aussi légers accidens agissent avec autant d’empire sur son âme, et flétrissent ou parent des plus douces couleurs sa pensée et sa vie ?

Aucun de mes lecteurs n’a pensé que Gabrielle eût vu l’ombre de Florestan ; beaucoup auront deviné que le rayon de la lune avait causé son erreur. Gabrielle ne pouvait voir l’astre d’où partait cette clarté pâle ; elle disparut des tombeaux lorsque cette amante éplorée y courut, elle l’avait interceptée en passant devant la fente du mur, elle y reparut quand Gabrielle changea de place. Cette apparition nouvelle acheva d’égarer son imagination déjà frappée de terreur ; et le cri d’un oiseau de ténèbres, ce chantre de malheur, perché