Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/115

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soin de lui plaire et d’appeler un moment ses regards sur les effets d’un dévoûment sans bornes. Les femmes, que leur sexe rapprochait d’elle, ne pouvant voir une rivale dans l’héritière d’un baron, subissaient volontairement elles-mêmes le doux esclavage de ses charmes ; et loin de trouver, en se rapprochant d’elle, comme il arrive toujours, que leur maîtresse ne leur était supérieure que par le hasard de la naissance, elles se jugeaient d’une nature moins parfaite, et mettaient la récompense de leurs services dans le bonheur de la servir. Elle était donc aimée pour elle-même, et le bruit de sa mort prochaine avait porté la désolation partout où la renommée avait semé le bruit de ses charmes et de sa bienfaisance. Sur les terres du baron, il n’y avait pas une famille qui ne l’eût vue arriver avec joie sous son toit. Au cri de sa détresse, il n’y avait personne qui n’eût abandonné les