Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/117

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elle, une superstition vaine ; mais la superstition des cœurs tendres a toujours quelque chose de touchant, et cette attente de la mort, dans une créature si belle et si jeune encore, ce vœu d’être incontinent après son dernier soupir, enlevée du milieu des vivans et plongée dans la tombe, parce que son amant y était déjà, ce spectacle de la vie écoutant sans effroi le bruit des pas de la mort qui s’approche, se livrant même à elle avec un certain plaisir, donnait à ce moment si terrible une expression inconnue d’espérance et de consolation : ailleurs, tout cesse à la mort ; ici, tout allait recommencer ; ce n’était pas pour Gabrielle l’heure de l’anéantissement, mais le moment désiré de sa réunion à son doux ami.

Les prêtres, les chantres, la croix d’or, les pauvres, et les parens couverts de deuil, étaient rassemblés dans l’ordre