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sur l’autel, ces mères du Christ, exposées dans les rues, dont le culte local comprime la pensée et trompe le sentiment ; il sentit en lui-même comme il le pressentait partout autour de lui, le véritable Dieu de l’univers ; il entendit sa voix consolatrice l’appeler à chercher encore le bonheur dans l’imitation des vertus divines, c’est-à-dire dans les rapports toujours existans entre l’âme de l’homme et la grande âme de la création ; à se reposer dans l’idéal de la vie, qui n’en est pas moins la partie la plus douce et peut-être la plus vraie, des fatigues de la vie positive et matérielle.

Il avait passé la nuit dans une cabane. Le chant des oiseaux du matin et la fraîcheur des vents de l’aurore l’éveillèrent. Le pâtre sortit pour lui montrer sa route sur la pente des rochers, à travers les brumes du matin ; il partit. La voix du pâtre, lorsqu’il ne le voyait plus lui-même, le guidait encore ; le pâtre était