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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/167

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jugal, par l’amitié filiale et fraternelle ? et où il doit aussi rentrer seul ; seul, avec ses remords et ses crimes ; odieux cortège d’un fils qui partit adoré de tous et digne de l’être ! Et Gabrielle aussi, n’est-elle pas tombée sous la faux du temps ! Cette crainte eût peut-être, nagueres, fait mourir le Croisé ; mais tout occupé, maintenant, de son père immolé, de sa sœur délaissée, du compte que lui demandera sa mère, si la trame de ses jours n’a pas été coupée ; Gabrielle est moins dans sa pensée, ou plutôt la certitude de l’existence de sa maîtresse ayant seule soutenu son courage, il ne doute point de la revoir, elle est sa vie, elle existe puisqu’il vit ; d’ailleurs, rien n’est changé sur les terres du baron, mais auprès de Lansac, il n’en est pas de même ; il a peine à reconnaître son château ; il ne peut concevoir quel est ce bâtiment immense, ces clochers, ces tours orgueilleuses ;