Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/169

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Il hésitait entre les deux routes. La crainte de ne plus retrouver sa mère, ou l’impossibilité de répondre à ses questions le décida ; courons, dit-il, courons, je n’ai rien à cacher à Gabrielle ; elle sait quels prestiges, quels miracles nécessitèrent mon crime ; elle est coupable comme moi ; sa voix arma cette main parricide ; sa voix consolera ce cœur désespéré ; son amour me tiendra lieu des biens que j’ai perdus, et de l’innocence qu’il m’a ravie.

Il dit ; et prend le chemin du château. Le ruisseau de la prairie murmurait à côté de lui, il s’approche pour contempler ses bords, il se baisse vers son onde pour étancher la soif de la fatigue et du trouble ; il se baisse et se voit, recule et s’écrie… est-ce moi !

Quel est ce pélerin ! disent en passant les serfs de Lansac ou du baron, après l’avoir curieusement examiné ? Florestan les reconnaît, et ils ne le reconnaissent point ;