Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/170

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il leur paraît ressembler, pourtant, d’une manière, à quelqu’un, mais leur mémoire ne peut leur dire à qui… Faut-il s’en étonner ? Florestan se cherche lui-même : Est-ce moi ? répète-t-il douloureusement ? Il s’était déjà vu dans le cristal des eaux, mais alors, loin de Gabrielle, il sentait moins le besoin de flatter les regards pour séduire le cœur, d’arriver à l’âme par les yeux ; maintenant tout lui dit : si l’amour est le fils de la beauté, il meurt avec elle.

Vous vous souvenez de l’état de Florestan, il n’a qu’un bras ; l’autre, inutile fardeau, lui reste pour lui rappeler, par des douleurs aiguës, qu’il n’est plus à lui. Sa bouche est un peu de travers, un de ses yeux brille toujours des feux de l’amour et de la vie, mais sur son autre paupière, abaissée à jamais, un emplâtre noir remplace la lumière. La petite-vérole a creusé ses traits ; et malgré tout cela, sous cet habit de pélerin, sym-