Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/18

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Loin de moi la pensée de blâmer ces pratiques pieuses ; j’aime à voir la femme tendre, agenouillée aux pieds de l’autel, j’honore les pleurs qu’elle verse dans la chapelle solitaire. Cet appel du malheur à la clémence divine, s’il ne désarme point la destinée, car Dieu ne peut changer de volonté, entretient, du moins, le cœur dans une confiance salutaire. La prière ne guérit point le malade qui va mourir, elle ne rend point la vie à l’être qui l’a perdue, mais elle soutient celui qui prie et lui fait trouver dans le ciel, sinon un Dieu sauveur, du moins un Dieu consolateur. Il n’a point obtenu le salut de ce qu’il aime ; mais ses prières sont montées jusqu’au trône céleste, et la résignation en est descendue. Je vois avec attendrissement ces réunions de toute une église autour de l’affligé, la douleur d’un seul devenue la douleur commune, la joie se taisant devant l’infortune, et l’accord