Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/209

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rage ; il fut comme délivré tout-à-coup d’un immense fardeau dont le poids l’écrasait. Oh ! quel est le pouvoir d’une parole consolante ? c’est la source dans les sables du désert ; la cloche de l’hospice au milieu des neiges éternelles ; c’est, pendant le naufrage, la planche flottante sur les mers. Il parut à Florestan que tous les liens déchirés, qui avaient cessé de l’unir à l’humanité, venaient de se renouer.

La foule accourue autour de lui, la splendeur de ce jour de fête, le nombre inattendu et la richesse des témoins de sa misère profonde, la fausse honte d’avoir été trompé, comme si l’on devait rougir du crime d’autrui ; tout avait contribué à son abattement, mais la présence de tant de spectateurs de sa faiblesse lui donna peut-être, quand il se vit soutenu, plus de résolution et de force. Le coup avait été violent, la réaction en fut d’autant plus vive. N’étant