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pas mort de sa défaite, il devait ressaisir la victoire en se relevant ; il se releva, résolu de vaincre ; il avait déjà triomphé, en osant croire à son triomphe.

Jusque-là il avait baissé la tête pour ne pas voir ceux dont il eût désiré n’être pas vu. Tout-à-coup, rougissant de sa faiblesse, fier d’un malheur non mérité ; glorieux des blessures, preuves de sa vaillance ; de ses vêtemens en lambeaux, trophées de l’honneur ; il jeta sur cette brillante assemblée un regard assuré, et le ramenant aussitôt sur lui-même et sur son consolateur, il se vit dans les bras de l’Ange de la fontaine des Rêves.

Comment dépeindre son ravissement, son émotion, ses transports ! C’est encore cet être miraculeux ; c’est toujours lui qui l’arrache au désespoir, qui le guide à travers les orages, ou le relève quand l’orage l’a terrassé. L’amitié de cet être bienfaisant augmente avec l’infortune