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de son protégé. Sur les terres de Lafont, sous la grotte des Rêves, il lui apparaît seulement ; sur les hautes montagnes, il le conduit par la main ; dans les tombeaux, il le rappelle à la vie. Quand son amante l’abandonne, il accourt le presser dans ses bras ; et les caresses qu’il lui prodigue, quand il se croit un objet de mépris et de haine, lui disent qu’il est encore aimé.

Florestan cherchait la parole, et la parole se refusait à sa reconnaissance. L’inconnue comprit ce silence ; Florestan, lui dit-elle, je mets un prix à mon amitié ; sois heureux, tu le peux encore, tu n’es pas seul sur la terre ; pardonne à l’ingrate, non pas de n’avoir plus d’amour, tu ne peux en inspirer, il est tout dans les yeux ; ce qui déplaît à la vue est repoussé par l’amour ; mais pardonne-lui de t’avoir pu quitter, amoureux toi-même, et surtout malheureux ;