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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/215

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autour de Florestan : elles se disputaient la gloire de consoler son malheur, et de le recevoir à l’abri de leurs foyers. Florestan n’accepta que les soins de la belle Émilie, belle et pauvre, mais choisie par son ange, et dès-lors à ses yeux la plus digne protectrice de son infortune. Les habitans de Lansac, reconnaissant enfin leur seigneur, retrouvant ce bon Florestan, qui jamais n’avait ajouté le poids d’une dure parole au poids de leurs chaînes, se jetèrent à ses genoux, et lui protestèrent de leur entier dévoûment. Ainsi le Croisé, seul tout-à-l’heure, et repoussé d’une manière aussi barbare par l’objet de tant d’amour, se vit bientôt entouré d’une foule compâtissante et dévouée.

Il quitta, soutenu par le bras de la belle Émilie, consolé par ses douces paroles, il quitta les terres du baron, et s’avança, suivi de ses vassaux, de ses