Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 219 )

scélérats que j’ai versé le sang humain ! Ils m’avaient persuadé que Dieu voulait le massacre des infidèles et des excommuniés ; et je suis excommunié moi-même, après n’avoir que trop bien exécuté leurs ordres sanguinaires ! J’entrevois maintenant la vérité, je connais toute la vertu de mon malheureux père ; Dieu n’est dans leurs mains qu’un instrument ; les hommes qu’une matière vile qu’ils pétrissent au gré de leurs passions. Ils maudissent les peuples étrangers, parce qu’ils leur refusent le tribut, ils excommunient les hérétiques pour s’emparer de leurs biens ; ils m’ont excommunié pour m’enlever mon patrimoine ; ils m’ont rendu barbare, sanguinaire, parricide, ils m’ont fait commettre tous les crimes au nom de Dieu ; mais ce Dieu dont ils m’ont déguisé la voix, ce Dieu de justice qu’ils déshonorent et calomnient, parle aujourd’hui lui-même à