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celui des guerriers, il prêchait, le sabre à la main, contre les ecclésiastiques, il dévoilait leur avarice, leurs débordemens, leurs fraudes pieuses. Il invoquait Dieu, les prophètes et les évangiles : il montrait, il lisait au peuple le livre et la page où l’affranchissement du genre humain est prononcé, où les tyrans et les persécuteurs sont maudits, et puisait ainsi les armes de la liberté dans le même arsenal où ses ennemis prenaient les chaînes de l’esclavage.

Les seigneurs, toujours avides de pillages, imitèrent son exemple ; ils dévastèrent les églises. Les peuples étonnés prêtaient l’oreille à ses discours, et s’éveillaient aux accens de sa voix flatteuse. Le danger devenait imminent pour les prêtres, mais les prêtres veillaient ! La ruine, le pillage des églises ne les épouvantaient guères. Autant de vols faits aux ecclésiastiques, autant pour les ecclésiastiques de conquêtes sur