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leurs ennemis. Les seigneurs finissaient toujours par leur restituer, et au-delà, ce qu’ils leur avaient pris. D’une main ils renversaient ou dépouillaient de vieux temples, de l’autre ils en élevaient de magnifiques et les dotaient richement. Ils étaient pillards et dévastateurs par instinct, et fondateurs par crainte et ostentation ; c’est ainsi qu’on nommait les grands qui fondaient des églises nouvelles, et faisaient de sacriléges offrandes à Dieu, des biens qu’ils avaient ravis au pauvre peuple[1]. Le peuple était en définitif le seul pillé ; l’Église recevait toujours, de la main des seigneurs, et les vols faits à l’Église et les vols faits aux citoyens, aux laboureurs, aux bourgeois ; aussi l’histoire de France, remplie des plaintes perpétuelles du clergé contre les exactions et les pillages de la noblesse, nous le présente

  1. Mézerai, Philippe Ier.