Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 229 )

réjoui cet ami fidèle, s’il eût pu connaître que sa mort sauvait la vie à son maître.

Le Croisé reconnaissant les effets du poison, courut après le pauvre. Il allait l’atteindre au moment où il se réfugia dans un château. Florestan descendit de cheval, entra le glaive à la main, chercha le pauvre, le découvrit dans une pièce obscure et leva le fer pour l’immoler ; une main l’arrête, une douce voix lui dit : Florestan, je te demande sa vie… C’est un moine ! répond-il, ne le vois-tu pas ? je viens de le reconnaître. — N’importe, lui répond la voix… C’est un empoisonneur, réplique Florestan ; en disant ces mots il regarde la main qui l’arrête, et voit l’Ange de la Fontaine des Rêves ; il veut tomber à ses pieds, et l’Ange a déjà disparu dans l’obscurité.

Florestan se tourna vers le moine tremblant ; l’Ange le veut, lui dit-il, je