Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/234

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te donne la vie, mais évite mes pas. Le moine embrassa ses genoux et protesta de sa reconnaissance. Va-t-en, lui répondit le Croisé, tu es moine, je n’attends rien de toi.

Arrête, moine ! s’écrie une voix inconnue ; arrête Florestan !… Le moine et Florestan s’arrêtent. — Te souviens-tu, malheureux guerrier, reprit la voix, te souviens-tu des crimes commis par toi-même pour la cause du ciel ; tu n’empoisonnas personne, mais tu massacras la mère et l’enfant ; ce moine a, comme toi, voulu servir le ciel. — Je déteste, répondit Florestan, mes erreurs et mes crimes, je les expie par le repentir et la punition de ceux qui me trompèrent. Dieu n’a pas mis en mon pouvoir d’autre réparation ; je ne puis rendre la vie à mes victimes, mais, du moins, je fus criminel sans espoir de salaire. Mon âme était séduite et non corrompue. Ce moine m’empoisonne pour s’emparer de