Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/235

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mes biens. — Il est vrai, répondit-on, et ce moine a mérité la mort de tout autre que de toi. Écoute, et réponds : pourquoi fais-tu la guerre aux prêtres ? pourquoi ravages-tu les biens de l’Église ?… Ces biens sont mal acquis, dis-tu ; qui t’a constitué juge ? Es-tu dans l’État une puissance chargée de l’exécution des lois ? Les prêtres sont des fourbes, des sacriléges, des méchans ! Pourrais-tu me nommer un ordre, une aggrégation, une réunion d’hommes où il n’y ait ni méchans, ni fourbes ? Certes, les mauvais prêtres sont communs, mais les hommes vertueux sont rares ; on porte partout ses vices et ses erreurs, tel se voue aux autels, qui a le cœur d’un assassin ; dépose-t-il son poignard ? Non, il le couvre de la robe de lin, symbole d’innocence ; hélas ! on ne change point de cœur comme d’état ; pour le malhonnête homme, le serment d’être vertueux n’est donc qu’une promesse