Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/237

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moines détiennent ton héritage ! Il est des lois, invoque-les ; si tu succombes, sache te soumettre, et ne perds pas aux yeux des hommes et du ciel le mérite d’une infortune non méritée. Tu veux rétablir le christianisme dans toute sa pureté primitive, et tu prêches les peuples le sabre à la main ! Laisse à l’erreur l’appui du glaive, la vérité ne fait point de croisades, le christianisme désavoue la force. Tu te dis meilleur chrétien que tes ennemis ; si tu l’es, tu le prouveras. Le moine est là sans doute, n’as-tu rien à lui dire ?

— Oh ! s’écria Florestan, quelle voix divine vient de se faire entendre ? De quelle nuit profonde elle a fait jaillir la lumière ! Errant d’erreur en erreur, de crime en crime, j’ai tantôt couvert l’autel du sang demandé par les prêtres, et tantôt je l’ai baigné du sang des prêtres eux-mêmes ; et c’est au nom du Ciel que leurs passions ou les miennes,