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périsse ! Diex el volt ! (Dieu le veut)… s’écrièrent les moines.

Diex el volt ! c’était le cri de la Croisade, c’était le cri de Florestan ; il répondait Dieu le veut ! aux supplications du malheur. Le misérable pleurait-il à ses genoux, il s’écriait Dieu le veut, et ne voyait plus ses larmes ; le misérable lui tendait-il les bras, il s’écriait Dieu le veut, et il lui perçait le sein.

Dieu le veut ! La justice, l’humanité, la raison avaient-elles des droits ?… Dieu le veut ! Il voulait que l’Europe égorgeât l’Asie, pour que l’ignoble race des moines allât pulluler dans les plus riches contrées de l’univers, que l’ignorance, la fainéantise et le vagabondage fussent la religion universelle. Dieu voulait soumettre tous les hommes à la dîme ; il voulait aussi que les biens de Florestan fussent possédés par les moines.

Dieu le veut ! À ce cri terrible, Flo-