Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/40

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toi, toujours à toi, dis un mot ; je vole te servir en esclave. Il étalait, en parlant ainsi, ses pompons, ses colifichets, ses diamans, son or, ses modes nouvelles. La chambre en était pleine, il en sortait de partout, de la terre et de la voûte. Cependant, on entendait des airs joyeux et les pas mesurés des danseurs, et les saillies des buveurs, et les soupirs des amans ; le Diable continuait à pérorer à la fenêtre, sur laquelle il frappait des mains en gesticulant. Le bas de son corps était dans la campagne, en sorte qu’il semblait monté dans une chaire de prédicateur, le mouchoir blanc étalé devant lui ; son capuchon et ses gestes désordonnés lui donnaient un air de missionnaire, qui ne gâtait rien. Tu ne peux, dit-il à la belle, être admise parmi nous qu’après avoir prononcé les paroles magiques, mais je te laisse entendre ce qui s’y passe, afin de rassurer ton âme ; cesse de craindre et connais--