Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/45

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perdre ? Il est vrai, répondit-il, je suis bien méchant, je t’offre des plaisirs, ton amant et tous les biens de la terre ! — Mais cette loi dont on m’a parlé, je ne puis m’y soumettre, dispense-m’en, ou renonce à moi. — Impossible. Le pacte conclu, mon protégé m’embrasse, et ce n’est pas au visage ; la règle est de rigueur ; mais c’est un vain épouvantail, une épreuve employée pour connaître le dévouement de mes serviteurs ; tous en sont quittes pour la peur ; mais ce que les autres n’apprennent qu’après le sabbat, toi, tu le sauras avant ; je manque à nos statuts, mais je t’aime, et l’amour fait toujours faire des sottises ; connais-moi donc en entier, ajouta-t-il en se retournant, le voilà ! craindras-tu de lui donner un baiser. — Non, s’écria la belle, en voyant la rose brillante, il ressemble à mon pot à fleurs, et je n’eus jamais peur des roses ; tu ne peux avoir peur de ton image, répliqua le Diable