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galant ; rentre donc dans le cercle, ta baguette à la main, monte sur ton balai, prononce les paroles magiques, et ajoute enfin :

« Tu es à moi, je suis à toi, je t’accepte et je me donne. Cul du Diable, viens à moi. »

Oui, mesdames, Cul du Diable, le mot est lâché, mais c’est le Diable qui l’a dit.

La belle, à qui la rose faisait envie, mourait du désir de respirer de plus près son odeur suave ; le Diable lui parut alors l’être le plus aimable et le plus obligeant ; ses flagorneries et ses présens l’avaient enchantée. Notre première mère, Ève la facile, ne pouvait donner le jour à des filles fortes ; elle fut prise par l’oreille, c’est par-là qu’on les prend aussi ; Gabrielle était attaquée à la fois par l’oreille et par les yeux, par le nez et par le cœur, elle entra donc dans le cercle, se mit à califourchon