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nement l’épouvantable fessier du démon pour lui faire lâcher prise.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent au sabbat ; le démon fit ses excuses à la belle honteuse, et la proclama sa dame chérie ; tous les enfans du diable, (Gabrielle reconnut, en eux, presque tous les moines du monastère voisin, les dévotes et leurs directeurs, les prédicateurs du Carême et de la Mission.) vinrent lui présenter leurs hommages. Le diable se changea en bouc, on l’adora. Les vieilles sorcières lui chantèrent des hymnes ; ensuite les flammes, dont le sabbat était éclairé, s’éteignirent ; les cris d’une joie effrénée s’élevèrent de toutes parts, elle se sentit prise par sa robe ; une voix, la voix de Florestan, lui dit, pendant qu’on l’entraînait malgré ses efforts : « Le vin et les jeux, l’amour et les plaisirs, c’est le sabbat de la vie. » Florestan ! s’écria Gabrielle