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« Donnée à la Grand-Prée le deux septembre de la 29e année du règne de Sa Majesté, A. D. 1755. »

John Winslow.

N.-B. — Le capitaine Murray adressera la même sommation aux habitants de Piziquid, etc[1]


S’il se fût trouvé un sténographe, pour enregistrer mot à mot[2] les discussions auxquelles donna lieu la rédaction de ce document de ruse, nous aurions eu là une pièce du plus haut intérêt. L’unique but de cette proclamation était de réunir les gens à l’église, au jour et à l’heure indiqués. Le fond et la forme en seraient donc d’autant plus parfaits qu’ils tromperaient mieux ceux auxquels elle était destinée. Murray qui connaissait ou devait connaître le caractère des Acadiens[3] dût être le principal inspirateur de ce qu’elle contenait[4] La discussion dût être fort prolongée : il y a tant de manières de tromper. Cependant, il y avait trois points principaux qui durent s’imposer à l’esprit de Murray, et sur lesquels Winslow et lui durent tomber promptement d’accord.

D’abord, il s’agissait de formuler d’une façon vague l’ob-

  1. Arch. Can. P. 76 des App. — Winslow’s Journal. (Coll. N. S. H. S. vol. III, p. 90.)
  2. Le MS. original — fol. 580 — dit : « S’il y avait eu, derrière les rideaux, un sténographe pour rapporter mot à mot… »
  3. «  I would have you take no material step without first consulting with him (Murray,) as he has a thorough knowledge of the people and the country. » {Lawrence à Winslow. 26 août 1755. Journal. P. 84.)
  4. Il n’y a pas le moindre doute là-dessus, attendu que Murray l’a dit, ainsi qu’on l’a vu dans la note II.