plus belles phrases du monde ne prouveront pas que l’on ne cherche à nous tromper[1] »
« Vos serments sont illégaux, inacceptables, répliquait Cornwallis, et si les précédents gouverneurs y ont adhéré par leurs promesses, ils ont créé des titres nuls et sans valeur ; vous êtes ici sujets du Roi d’Angleterre sans avoir prêté le serment d’allégeance ; vous avez donc perdu tous vos droits, et c’est une grâce qu’il vous fait en consentant à vous admettre encore à la faveur de son allégeance. » Et les Acadiens répondaient que leurs réclamations étaient fondées sur des actes authentiques que l’on ne pouvait pas répudier ni dénaturer légèrement par de simples paroles. « Plusieurs de vos prédécesseurs ont commencé comme vous par nier nos prétentions, puis, après examen, ils ont reconnu notre bon droit, et ils ont consenti à nous accorder cette réserve de ne point porter les armes ; ils nous ont assuré qu’ils avaient toute autorité pour cela. Si nous avons été trompés, le Roi ne saurait retourner contre nous une telle supercherie. »
Puis, ces infortunés qui croyaient très naïvement à la justice, apportaient la copie des actes qu’ils avaient signés, des conventions qui avaient été dressées. « Voilà quarante ans que nous vivons sur la foi jurée, sans que personne nous ait jamais dit que ces conventions fussent nulles[2]. » Mais
- ↑ Richard emprunte ce passage, et les suivants à Rameau. Et ici, l’auteur
d’Une Colonie féodale en Amérique analyse les documents cités plus haut dans
notre chapitre. Le MS. original, en cet endroit, revient donc sur lui-même au
lieu de continuer à exposer la suite des faits.
Cf. Rameau. Tome II, ch. XIV, pp. 141-2.
- ↑ À ce texte de Rameau, Richard ajoute : au contraire, elles ont été reconnues et on s’y est conformé pendant la dernière guerre. De notre part, nous