Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/131

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Tel est le joint que son esprit, fertile en expédients, avait trouvé pour éloigner le danger : prétexter les circonstances actuelles, la nécessité du service militaire, afin de déterminer l’assemblée à ne siéger que pour la forme, pour voter les subsides et légaliser comme en bloc les actes de son conseil qui requéraient cette procédure. Le deux octobre 1758, dans son discours d’ouverture aux représentants du peuple, Lawrence s’exprima ainsi :


« Messieurs des deux Chambres,

« Comme mon devoir militaire m’oblige à me rendre le plus tôt possible auprès du commandant-en-chef des forces britanniques vers l’ouest, et que le lieutenant-gouverneur est actuellement, et sera pour quelque temps encore, occupé à une tâche urgente et importante dans une région éloignée de la province, nous ne pouvons pour le moment vous soumettre des questions de détails qui, dans des circonstances normales, demanderaient votre attention. C’est pourquoi j’insiste fortement auprès de vous pour que vous vous hâtiez d’examiner ou plutôt pour que vous ratifiiez à l’unanimité et confirmiez sans délai les actes et résolutions de nature législative, que le gouverneur et son conseil, en vertu des instructions royales de Sa Majesté, ont jugé à propos d’adopter avant la formation d’une assemblée[1] … »

  1. N. S. D. Akins. P. 731. Le MS. original — fol. 661 — cite ici de façon fautive. En effet, il applique à Lawrence ce que ce dernier dit de son lieutenant gouverneur, Monckton. Voici ce que met richard : « As I am now necessarily employed, and will be for some time to corne, upon an enterprise of importance in a distant part of the province… » Tandis que le texte de Lawrence porte : «  As my military occupation requires my attendance as earlv as possible upon the commander in chief of the Forces to the Westward, and as the Lieu-