Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/132

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L’anxiété se trahit à chaque ligne : ce discours est une ardente supplication aux députés de ne rien faire, d’accepter aveuglément les mesures portées antérieurement à leur convocation, de tout bâcler à la triple course et ensuite de boucler leurs malles. L’assemblée était timide et inexpérimentée : on n’avait pas eu le temps de s’aboucher et de se concerter ; parmi ceux qui la composaient, les plus experts étaient les créatures de Lawrence, les membres de son ancien conseil ; l’on était tout à la joie d’avoir des institutions nouvelles ; et donc l’on vota rapidement, puis l’on se sépara jusqu’à l’an prochain. Le danger était conjuré. Lawrence ne s’en sentait pas d’aise. Aussi, rendant compte aux Lords du Commerce du résultat de la session, il leur disait :


« Halifax, 26 décembre 1758.

« J’ai l’honneur d’informer Vos Excellences que l’assemblée s’est réunie, conformément à la convocation, le deux octobre dernier, et qu’elle a passé nombre de lois, dont vous voudrez bien trouver la liste ci-incluse. D’après sa manière de procéder jusqu’ici, j’ai des raisons d’espérer que nous pourrons transiger toutes les affaires en temps voulu, et avec moins de difficultés que je n’en appréhendais, à cause

    tenant Governor is now necessarily employed and will be for some time to come upon an interprize of importance in a distant part of the province…  »

    Le sens est donc celui-ci : « Comme je suis obligé d’aller rejoindre Lord Londun vers l’ouest, et comme le lieutenant-gouverneur est retenu, de son côté, dans une partie éloignée de la province, alors, messieurs, nous n’avons pas le temps de nous occuper d’affaires de routine ; et hâtez-vous, je vous en supplie, d’approuver tout ce que nous avons réglé, mon conseil et moi… »