Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/210

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loisirs qu’ils employaient en réunions et en réjouissances dont ils étaient très avides. Mais les femmes étaient plus constantes à l’ouvrage que les hommes ; cependant elles prenaient une grande part à leurs divertissements. Quoiqu’ils fussent tous entièrement illettrés, il arrivait rarement toutefois qu’aucun d’eux restât longtemps silencieux en compagnie, ne semblant jamais en peine de trouver un sujet de conversation. Bref, ils paraissaient toujours joyeux et gais de cœur, et unanimes en presque toute occasion. Si quelques disputes s’élevaient dans leurs transactions, etc., ils se soumettaient toujours à un arbitrage, et leur dernier appel était aux prêtres. Quoique j’aie eu quelques exemples de récriminations les uns contre les autres en retour de ces décisions, cependant on découvrait rarement ou jamais panni eux des idées de malice ou de vengeance. Enfin ils étaient parfaitement accoutumés à agir candidement en toute circonstance ; réellement s’il y a un peuple qui ait mppelé l’âge d’or, tel que décrit dans l’histoire, c’étaient les anciens Acadiens[1]. »

La description de Book Watson se lit comme suit :


« C’était un peuple honnête, industrieux, sobre et vertueux ; rarement des querelles s’élevaient parmi eux. En été, les hommes étaient constamment occupés à leurs fer-

  1. Le MS. original n’indique pas la source où il a puisé ce document. Cela vient de Casgrain, Pèlerinage… App. no III. P. 384-5. — L’auteur le fait suivre de la note ci-dessous : « Cette description des mœurs du peuple acadien n’a été citée, que je sache, par aucun historien. Le Mémoire d’où je l’ai extraite a été écrit par Moïse de Les Derniers à la demande du Dr. Andrew Brown. J’en ai obtenu une copie grâce à l’obligeance de M. F. B. Crofton, bibliothécaire de la législature de la Nouvelle-Écosse. » Rameau, Une Colonie. II, 94, cite également ce témoignage, qu’il dit avoir emprunté à Casgrain.