Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/220

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messe écrite du gouverneur, qu’ils ne seraient pas appelés à prendre les armes pour la défense de la province. Le général Phillips leur fit cette concession que Sa Majesté a désapprouvée, et depuis, les habitants se prétendant sur un pied de neutralité entre Sa Majesté et ses ennemis, ont continuellement entretenu des intelligences avec les Français et les sauvages.

« Trois cents d’entre eux viennent d’être pris les armes à la main dans le fort Beauséjour. Malgré leur mauvaise conduite par le passé, Sa Majesté a daigné me permettre d’accorder son pardon à tous ceux qui voudraient rentrer dans le devoir. En conséquence, j’ai offert à ceux qui n’avaient pas ouvertement pris les armes contre nous, de rester en possession de leurs terres à condition de prêter le serment d’allégeance sans aucune réserve. Ils ont audacieusement et unanimement refusé de prêter le serment sans restriction… J’ai convoqué une séance du Conseil de Sa Majesté à laquelle étaient présents l’honorable vice-amiral Boscawen et le contre-amiral Mostyn, pour considérer les mesures qu’il va falloir prendre pour nous débarrasser sans danger et d’une manière efficace, de cette population.

« Le chiffre de cette population est de sept mille à peu près, et il n’est pas douteux qu’elle ira renforcer la population du Canada si après avoir été chassée, elle est laissée libre d’aller où il lui plaira. Le Canada n’ayant pas de terres défrichées pour un si grand nombre d’habitants, ceux qui sont en état de prendre les armes seront immédiatement employés à inquiéter cette colonie et les colonies avoisinantes. Pour empêcher cela il n’y a pas d’autre moyen praticable que de les distribuer par groupes dans les colonies…