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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/226

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Au sujet de ce fait, — la dislocation des foyers, — ne mentionnons d’abord que les preuves de nature publique, preuves qui étaient à la portée de Parkman tout autant qu’à la nôtre. L’on a vu que Lawrence avait fait emprisonner dans l’Ile St-Georges, en face de Halifax, les députés de Grand-Pré et de Pigiquit qui avaient refusé de prêter le serment : ils étaient au nombre de quinze ; l’on a vu également que ceci fait, le gouverneur enjoignit aux habitants d’Annapolis, de Grand-Pré et de Pigiquit, de lui dépêcher des délégués : il y en eût cent, dont soixante-dix pour ces deux derniers endroits, et trente pour Annapolis, — en tout cent quinze, choisis parmi les principaux citoyens, et probablement tous chefs de famille[1]. Leur culpabilité ne différait en rien de celle du reste de la population : ils avaient refusé de prêter le serment, et c’était tout. Or, quel fut le sort infligé à ces cent quinze représentants ? L’ordre suivant va nous le dire :

« Ordre d’appareiller et instructions à Samuel Barron, capitaine du Transport Providence. »


« Halifax, 3 octobre 1755.


« Monsieur,

« Vous devrez recevoir à bord de votre vaisseau un certain nombre d’habitants français qui se trouvent à l’Ile St-Georges. L’officier commandant de ce poste vous en remettra la liste. Et vous devrez faire voile vers la province de la Caroline du Nord. Dès votre arrivée en cet endroit, vous

  1. Cf. Notre tome II. ch. XXVII.