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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/280

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finirent par atteindre New-York, et même le Massachusetts ; mais mi ordre de l’impitoyable Lawrence vint arrêter leur marche ; leurs bateaux furent confisqués ou détruits, et eux-mêmes mis en captivité[1]. » « D’autres conçurent le projet hardi de franchir les vastes solitudes qui les séparaient du golfe du Mexique, et d’aller se fixer en Louisiane, parmi les créoles d’origine française, ou parmi d’autres exilés qui allaient s’y rendre en passant par les Antilles. Montés sur des bateaux construits de leurs mains, ils se confièrent aux eaux qui coulent vers le couchant et vont tomber dans le Mississipi.


« … Plus loin que la Belle-Rivière… »[2]


Ceux-là croyaient dire un éternel adieu à la patrie aimée, aux parents, aux amis, jetés sur d’autres plages ; mais, dans cet endroit lointain, ils pouvaient espérer du moins trouver un asile assuré contre de nouvelles persécutions ; mieux valait avoir à combattre les éléments et le climat que de s’exposer à la fureur d’un tyran. Leur sort, pour être triste, certes, était encore préférable à celui de leurs compatriotes qui, de nouveau, furent en butte à la cruauté de

  1. Casgrain — et Richard — renvoient à Stevens, History of Georgia. vol. I. pp. 413, 417. La dernière phrase du texte, au sujet de l’ordre de Lawrence, n’est pas dans Casgrain, du moins à cet endroit, mais inspirée par ce qu’il dit à son chapitre XX. pp. 195-6. La circulaire de Lawrence concernant ceci est dans N. S. D. P. 303, en date du 1er juillet, 1756.
  2. Voici comment le MS. original — fol. 768 — résume cet emprunt à Casgrain (p. 155 du Pèlerinage…) : « D’autres franchissant les immenses solitudes qui les séparaient du golfe du Mexique, purent enfin atteindre le Mississipi et la Louisiane en se confiant aux eaux qui les y conduisaient… Far down the Beautiful River (Longfellow. » ) Casgrain cite toute une page du poème d’Évangéline. Mais Richard se contente de cette partie de vers.