Aller au contenu

Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnant ainsi au public une marque de respect envers la foi de leurs alliés[1]. »

La Virginie opposa la plus vive résistance au débarquement des 1500 Acadiens que Lawrence jetait sur les côtes de cette Province. Ni la maladie, qui faisait d’affreux ravages parmi cette cohue d’êtres humains, ni aucune autre considération ne put décider les Virginiens à assumer le fardeau que le gouverneur de la Nouvelle-Écosse leur imposait. Ils adressèrent aux autorités des protestations si énergiques que tous ces exilés, après plusieurs semaines d’attente à bord des bateaux, furent dirigés sur l’Angleterre.

Nous ignorons quelle fut la proportion de la mortalité parmi ce dernier contingent, avant qu’il pût toucher aux ports anglais. Mais lorsque l’on sait qu’elle fût de la moitié chez ceux qui furent transportés à Philadelphie, et très considérable également parmi les autres groupes ; lorsque l’on sait que leur séjour à bord des vaisseaux dura trois ou quatre fois plus longtemps que pour ceux qui furent débarqués dans les ports de la Nouvelle-Angleterre, il est permis de supposer qu’elle a été très grande. Nous avons des chiffres précis établissant qu’en 1763, c’est-à-dire huit années après, malgré l’apport des naissances, le nombre de ceux qui avaient été transportés en Angleterre était, depuis leur arrivée dans ce pays, réduit d’un tiers. Nous croyons donc ne rien exagérer en estimant qu’à la paix de 1763, ce nombre primitif de 1500 se trouvait réduit à moins de 500[2].

  1. A lost chapter.
  2. Le M S. original — fol. 782 — a la note qui suit : « Mémoire de M. de la Rochette. Déclarations des Acadiens qui s’établirent à Belle-Isle-en Mer. Le