Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/301

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« Cap Sable, 15 septembre, 1758.

« Nous, vos humbles suppliants, nous vous adressons ces quelques lignes, dans l’espérance qu’elles obtiendront l’heureux résultat que nous en attendons. Nous souhaitons, par-dessus toutes choses, que Votre Excellence ait pitié de nous, qui sommes vos semblables, réduits à la détresse, et que vous nous accordiez l’humble demande que nous implorons instamment de vous. Qu’il plaise à Votre Excellence de nous prendre sous son gouvernement et de nous établir ici sur cette terre où nous vivons. Nous regarderons toujours comme une stricte obligation de vous aimer et honorer jusqu’à votre dernier soupir ; et nous assurons Votre Excellence que nous sommes disposés de tout cœur à faire tout ce que vous exigerez de nous, autant qu’il nous sera possible. Nous sommes aussi prêts à payer au gouvernement de Votre Excellence nos taxes annuelles ; nous voulons bien aider à faire la guerre contre le Roi de France, aussi longtemps que nous vivons ; si jamais aucun dommage est causé dans nos endroits par les sauvages, il devra nous être imputé. Nous sommes en tout environ 40 familles, formant à peu près cent cinquante âmes ; les sauvages qui vivent entre ici et Halifax ne dépassent pas le nombre de vingt, et ils sont disposés à se soumettre au même gouvernement que nous… Et si nous avions le bonheur de gagner l’amitié de Votre Excellence au point d’être reçus dans son gouvernement, nous lui enverrions deux hommes avec la liste (le nos noms, et les sauvages en feraient autant, et nous nous soumettrions à tout ce qui serait exigé de nous ; et s’il se réfugiait chez nous des déserteurs, sauvages ou français, nous ne leur donnerons pas l’hospitalité, à moins d’en