Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir reçu la permission de la main de votre Excellence. Enfin, si, par malheur, notre humble supplique n’était pas écoutée, nous nous soumettrons à ce que Votre Excellence jugera à propos dans sa bonté. Et nous demandons seulement que si nous ne pouvons demeurer ici plus longtemps, l’on nous reçoive en Nouvelle-Angleterre pour y vivre comme font les autres Neutres Français, car nous préférerions mourir ici qu’aller nous transporter en aucune possession française. Et, si nous sommes condamnés à être bannis d’ici, nous obéirons à Votre Excellence, et nous partirons, quoique ce départ nous soit aussi pénible que la mort. Cher Monsieur, faites ce qui est en votre pouvoir pour que nous puissions nous établir ici, et nous serons vos fidèles sujets jusqu’à la mort.

Joseph Landey[1]. »


Ému de ce cri de détresse, Pownall communiqua la requête au général Amherst qui se trouvait alors à Boston. Ensemble, ils avisèrent des moyens à prendre pour venir en aide à ces infortunés. Amherst était d’avis de payer les frais de leur transport à Boston ; mais une chose empêchait la réalisation de ce plan : ces gens relevaient de l’autorité de Lawrence, et le gouverneur du Massachusetts ne pouvait, sans l’approbation de ce dernier, décider de leur sort. Pownall transmit donc la supplique en question à Lawrence, en l’accompagnant de ces remarques : « La condition

  1. Le texte anglais de cette lettre est dans Akins, N. S. D. p. 306. — Le MS. original renvoie à Casgrain pour le texte français ; nous empruntons donc à ce dernier la traduction, sauf que nous ajoutons quelques membres de phrases, omis dans un Pèlerinage, et que porte la citation, plus complète, faite par Richard.